
En 1927, les quatre clubs de Rome se retrouvent pour tenter de ne former qu'une équipe. Le Roman, l'Alba et le Fortitudo acceptent de se fondre dans une entité commune, l'AS Roma. Seule la Lazio refuse cette fusion.
Si le "Derby della Capitale" passionne autant les Romains, c'est que des divisions politiques et sociales se sont greffées à ce match. La Lazio a été fondé dans un quartier aisé de la capitale, le Prati, alors que l'AS Rome est né dans les quartiers pauvres du sud.
Dans le Stadio Olympico, où se jouent tous les derbys romains depuis 1953, les supporters ont chacun leur camp. Ceux de la Roma occupent la tribune sud (curva Sud), le virage nord étant la propriété des fans de la Lazio.

Les médias étrangers se focalisent souvent sur le "Clássico dos Milhões", le derby des foules qui oppose Flamengo à Vasco de Gama. Mais le derby le plus intense de Rio de Janeiro a lieu entre Flamengo et Fluminense.
Le derby entre Flamengo et Fluminense se joue au stade Maracanã, à Rio de Janeiro
Photo © Jacques Veylet
Le "Fla-Flu", comme l'appellent les Brésiliens, se joue au stade Maracanã le jour de la Saint Sébastien, le patron de la ville. Le record d'affluence date de décembre 1963 : plus de 177 000 personnes avaient assisté au duel entre les deux clubs.
Le Fla-Flu a été joué plus de 360 fois, mais seulement 10 victoires séparent les ennemis de Rio.
La rivalité vient en partie du fait que l'équipe de foot du Flamengo s'est formée à partir d'une dissidence de l'équipe du Fluminense, au début du 20e siècle. Des oppositions sociales divisent aussi les supporters : Flamengo représente les classes populaires tandis que Fluminense rassemble un public plus aisé.
Au Brésil, les chocs les plus disputés opposent des clubs venant de la même région ou de la même ville. A São Paulo par exemple, il y a quatre
Au Brésil, les grandes rivalités sont toutes régionales
grandes équipes qui se battent pour la conquête de la cité : Palmeiras, Corinthians, Santos et São Paulo. Au sud du pays, le duel se joue entre Internacional et Grêmio.

Le "Merseyside derby" est le plus ancien derby d'Angleterre, Liverpool et Everton s'affrontant au plus haut niveau depuis 1962. Les deux clubs ont une histoire commune. Au 19e siècle, Everton jouait sur l'actuel terrain de Liverpool, à Anfield Road, avant que le propriétaire du stade ne les déloge pour fonder le FC Liverpool.
A Liverpool, les familles ont souvent des supporters dans les deux camps. A l'origine, le choc entre les deux clubs n'en était pas un : on parlait alors de
"Friendly derby".
Les passe d'armes existent, mais Liverpool et Everton ont appris à cohabiter, notamment grâce aux nombreux transferts de joueurs. Même les supporters font preuve de solidarité entre eux.
Les supporters sont capables de s'unir, comme en 2007 après le meurtre d'un enfant de 11 ans, fan d'Everton
En 2007, quand un jeune fan de 11 ans d'Everton s'est fait assassiné en pleine rue, le FC Liverpool a invité toute sa famille à assister à un match de Ligue des champions. Pour la première fois de l'histoire, Johnny Todd, l'hymne d'Everton, a été joué dans Anfield Road.

Le choc entre l'Olympique de Marseille et le Paris Saint Germain fait figure d'exception parmi les autres "clasico". Ici, pas de haine ancestrale à l'origine du choc, mais un arrangement entre deux clubs en quête de financement.
Parisiens et Marseillais se sont rencontrés pour la première fois en 1971 Photo © Pierre Stevenin
La pseudo-rivalité serait née dans les années 1980, comme le prétendent Jean-François Pérès et Daniel Riolo, auteurs de "OM-PSG, PSG-OM, les meilleurs ennemis" (2003). Canal Plus vient alors de racheter le PSG et a besoin d'un adversaire de taille pour augmenter l'audience télévisée des matchs de foot. De l'autre côté, l'OM de Bernard Tapie recherche un concurrent digne de son standing pour garnir son stade et croître sa popularité.
Les deux journalistes révèlent qu'en 1993 la chaîne cryptée a payé 3,5 millions d’euros à l'OM pour lui préacheter les droits de retransmission de ses futurs matchs européens, alors que le club phocéen était relégué en deuxième division suite à l'affaire OM-VA. Le but : donner un coup de pouce (financier) aux Marseillais, pour qu'ils retrouvent l'élite au plus vite.
Le clasico du foot français résulte d'un accord entre Canal Plus, repreneur du PSG, et l'OM de Bernard Tapie
Des dérapages verbaux et quelques matchs sous haute tension ont fait de ce coup médiatique un véritable enjeu sportif. En 1989, le vainqueur du Clasico a aussi été champion de France cette année-là. C'est Marseille qui s'est finalement imposée dans les arrêts de jeu. Trois ans après, l'entraîneur du PSG, Arthur Jorge, se lâchait dans "L'Equipe" : "On va leur marcher dessus !"
Depuis, la rivalité n'a cessé de croître, jusqu'à devenir intolérable. Au cours d'un PSG-OM de la saison 2000-2001, un supporter phocéen a reçu un siège venant des tribunes parisiennes du Parc des Princes. Il est aujourd'hui paralysé à vie.

A Glasgow, les divisions politiques et religieuses se sont cristallisées dans un derby : le "Old Firm".
Le Celtic Park, surnommé le "Paradis" par les supporters du Celtic Glasgow Photo © Shedboy / Licence Creative Commons
Quand les deux grands clubs glaswegiens se rencontrent, la ville se divisent en deux. D'un côté les supporters verts et blancs du Celtic, représentants de l'immigration irlandaise et catholique. De l'autre côté, les supporters bleus et blancs des Rangers, protestants et attachés à la monarchie britannique.
Le premier Old Firm a eu lieu en 1888. L'expression ferait référence aux bénéfices financiers que les deux équipes retirent de ce match, qui se joue toujours à guichets fermés.
Dans toute l'histoire, seulement 3 joueurs ont porté le maillot des deux clubs, le Celtic et les Rangers
L'affiche du championnat, qui passionne les médias et le peuple écossais, a parfois tourné au drame. Comme ce jour du 2 janvier 1971, où 66 supporters sont morts dans l'effondrement d'une tribune de l'Ibrox Park, le stade des Rangers.
Même quand les deux clubs font des efforts pour se rapprocher, les supporters ne jouent pas le jeu. En 1989, lorsqu'un ancien joueur du Celtic, Mo Johnston, a osé signer chez les Rangers, il s'est mis à dos les fans des deux équipes. Considéré comme un traître, il a vécu un véritable enfer sur le terrain (en étant constamment sifflé) et en dehors (sa femme s'est faite agressée dans la rue). Au total, seulement trois joueurs ont porté le maillot des Celtics et des Rangers.
En décembre 2007, ce sont les Glasgow Rangers qui, avec 150 victoires pour 134 défaites, mènent au score face à leur éternel rival.

Le temps d'un match de football, c'est toute l'Espagne qui est divisée. Le duel entre le FC Barcelone et le Real Madrid symbolise l'opposition entre les Catalans et les Castillans.
La division remonte à la guerre civile espagnole, quand les Madrilènes étaient associés à la royauté et les "Blaugrana" à l'indépendance démocratique régionale.
Depuis 1902, les joueurs de Madrid et de Barcelone se sont rencontrés 234 fois (le prochain Clásico a lieu le 23 décembre au Camp Nou). L'avantage revient aux Catalans, qui ont remporté 8 face à face de plus que leurs rivaux.
La saison dernière, un événement unique s'est produit. A l'issue de la saison 2006-2007, les deux clubs étaient à égalité de points au classement général (76 points chacun). La première place du Championnat a donc été attribué, comme le veut le règlement espagnol, au meilleur des deux confrontations.
En 2007, les deux Clásico ont départagé le Real Madrid et le FC Barcelone
A ce petit jeu, ce sont les "Merengues" de Madrid qui ont été les plus forts. En gagnant 2-0 au match l'aller et en obtenant le match nul à Barcelone (3-3), les Madrilènes avaient été champions d'Espagne.

Le match qui oppose les deux clubs de Buenos Aires, River Plate et Boca Juniors, s'appelle "El Superclásico". Pas besoin de traduction !
Les deux équipes ont été créées dans le quartier pauvre de Boca, près du port de la ville. Mais River Plate a déménagé dans les années 1930 pour s'implanter dans une zone urbaine plus aisée, à Nuñez. De là est née la rivalité entre Boca Juniors, supportée par la classe ouvrière, et River Plate, dont les fans proviennent davantage des classes moyennes. C'est aussi pour ça que les supporters du Boca surnomment leurs vis-à-vis "Los Millonarios", les Millionnaires.
En 2004, le magazine anglais "The Observer" classait le Superclásico en tête de son classement des "50 événements sportifs auxquels il faut assister avant de mourir".
Sur les 24 matchs de championnat disputés depuis 1998, Boca Juniors en a gagné huit et son rival sept.
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